La dermatomyosite est une maladie qui touche à la fois la peau et les muscles.
Il existe une forme génétique que l'on retrouve essentiellement chez le Colley et le Berger des Shetland. Mais il existe aussi des cas spontanés de cette maladie que l'on peut alors retrouver dans n'importe quelle race.
Vers 2-3 mois, on peut observer des signes cutanés comme de la rougeur, une perte de poils, des ulcères, des vésicules … en particulier au niveau de la tête du chien.
On peut observer vers 6-8 mois des signes secondaires à une atteinte musculaire : des troubles locomoteurs (faiblesse, réticence à se déplacer) et des troubles alimentaires (difficultés à attraper et à mastiquer les aliments, régurgitations).
L'importance des signes cutanés et musculaires varie d'un individu à l’autre.
Chez certains individus, ce sont les signes cutanés qui vont prédominer et inversement. Chez le Berger des Shetland, les symptômes musculaires passent en général inaperçus.
Dans la forme héréditaire le pronostic est en général bon. On peut observer une stagnation ou une amélioration des symptômes, mais cette maladie peut nécessiter un traitement.
Synonymes :
Dénomination Anglo-Saxonne:
Dermatomyositis
C’est une maladie de la peau et des muscles. On suppose que c’est une maladie auto-immune médiée par des lymphocytes T mais pour laquelle l’allergène en cause est inconnu. Le mécanisme d’apparition des lésions est encore incertain mais on suppose un mécanisme d’hypersensibilité de type III affectant les artérioles. On observe des lésions de vascularites chez les individus atteints, une augmentation de la concentration en complexes immuns circulants, une atrophie folliculaire ainsi qu’une dégénérescence épithéliale, folliculaire et épidermique. La vascularite observée, probablement due à des complexes immuns, serait vraisemblablement responsable d’une ischémie tissulaire.
Epidémiologie
Race(s) concernée(s) :
Colley (et les races apparentées), Berger des Shetland et Beauceron dans le cas de la forme génétique. Des formes sporadiques ont été observées dans d’autres races telles que: Pembroke Welsh Corgi, Bouvier Australien, Chow-chow, Berger Allemand et Labrador.
Age d’apparition des symptômes :
Entre 1 et 4 mois pour les symptômes cutanés. Les signes d’atteintes musculaires, quand ils sont présents, apparaissent après les symptômes cutanés, plutôt vers 4-5 mois.
Sexe :
/
Déterminisme héréditaire
Mode de transmission :
Suspicion de mode
autosomique dominant avec une pénétrance incomplète chez le Colley. Non déterminé chez le Berger des Shetland et le Beauceron.
Locus atteint :
Des études ont suggérées que le locus responsable de la dermatomyosite chez le Berger des Shetland serait localisé sur le chromosome 35.
Mutation :
Expression clinique
Symptômes
Les symptômes sont variables d’un individu à l’autre : certains animaux ne présentant que des signes cutanés, d’autres que des signes musculaires, et d’autre encore une association de signes musculaires et de signes cutanés.
Les lésions cutanés sont non prurigineuses et sont un érythème, une alopécie, des éruptions vésiculeuses et des ulcérations. Elles prédominent au niveau de la tête, notamment au niveau du museau, des lèvres et de l’extrémité des pavillons auriculaires. Parfois, des lésions peuvent être retrouvées au niveau des saillies osseuses comme le bout de la queue, les coudes, les carpes, les jarrets, les doigts et le sternum. Elles n’ont pas tendance à se généraliser.
Les signes musculaires consistent en une faiblesse, une raideur de la démarche, une
amyotrophie en particulier des muscles masticateurs, une intolérance à l’effort, une
dysphagie et un mégaoesophage (pouvant être à l’origine de bronchopneumonie par fausse déglutition). Ils sont d’intensité variable. Ils sont, assez souvent, peu prononcés voir inapparents chez le Berger des Shetland.
Evolution :
En général, les symptômes oscillent entre des phases de poussées avec aggravation et des phases de rémission mais on n’observe jamais de disparition totale. Il semblerait que les lésions cutanées s’aggraveraient lors de période de stress pour l’animal comme par exemple l’œstrus.
Pronostic :
Bon dans la plupart des cas, parfois même sans traitement. Lorsque ce sont les symptômes cutanés qui prédominent, même s’ils sont sévères, une prise en charge adéquate rend le pronostic plutôt bon. Si ce sont les symptômes musculaires qui prédominent, qu’ils sont sévères et lorsqu’ils se compliquent de fausses déglutitions, le pronostic est alors plus réservé.
Traitement :
Possibilité de traitement médical. L’utilisation de soins topiques sur les lésions s’avère bénéfique.
Diagnostic
Ante-mortem
Imagerie :
Pas d'anomalie.
Analyse du LCS :
Pas d'anomalie.
Histologie :
* Biopsie cutanée avec en particulier une dermatite d’interface lymphocytaire, une atrophie folliculaire, une vasculopathie, une fibrose dermique modérée à sévère.
* Biopsie musculaire compatible avec l’évolution d’une myosite : avec signe de nécrose musculaire multifocale et infiltrat lymphocytaire. Spécifique.
Test génétique :
NON
Autre :
Post-mortem
(Absent)
Pour en savoir plus
Blot S, (2005). Myopathies des carnivores domestiques. EMC-Vétérinaire, Volume 2, pages 96 -117
Clark L, Credille KM, Murphy KE and Rees CA, (2005). Linkage of dermatomyositis in the Shetland Sheepdog to chromosome 35. Veterinary Dermatology, Volume 16, Pages 392-394
Guaguère E, Hubert T and Muller A, (2005). Manifestations cutanées des maladies internes du chien. EMC-Vétérinaire, Volume 2, Numéro 3, Pages 119-139