La dystrophie musculaire liée au chromosome X est une maladie musculaire du chien comparable à la myopathie de Duchenne chez l'homme.
On la retrouve chez le Golden Retriever, le Labrador, le Rottweiler, le Cavalier King Charles, le Pointer Allemand …
Les symptômes apparaissent dès le très jeune âge, vers 2-3 mois et ce sont très souvent les mâles qui sont touchés.
Les chiens atteints présentent une faiblesse locomotrice et ont du mal à se déplacer.
Les symptômes évoluent progressivement avec une dégradation progressive de la fonction locomotrice et de la possibilité de se nourrir correctement.
Comme chez l'Homme, l'atteinte cardiaque et respiratoire est observée.
Il n'existe pas de traitement pour cette maladie et les animaux décèdent en général à l'âge de 2-3 ans maximum du fait des complications cardiaques et respiratoires.
Le pronostic est donc mauvais pour cette maladie pour laquelle il existe un test génétique.
Synonymes :
Homologue de la myopathie de Duchenne
Dénomination Anglo-Saxonne:
X-linked muscular dystrophy
Les myopathies dystrophiques sont un groupe de myopathies héréditaires dont la plus fréquente chez le chien est la dystrophie musculaire liée au chromosome X. Ces maladies se caractérisent sur le plan histologique par des images de dégénérescence chroniques accompagnées d’une fibrose progressive des muscles striés squelettiques.
La dystrophie musculaire liée à l’X est due à une mutation au niveau du gène codant pour la dystrophine, conduisant à son absence au sein de l’organisme. La dystrophine est une protéine qui relie les myofibrilles du cytosquelette à la matrice extracellulaire. L’absence de cette protéine conduit à la dégénérescence des fibres musculaires.
Epidémiologie
Race(s) concernée(s) :
Golden Retriever, Rottweiler, Pointer Allemand à poils courts, Labrador Retriever, Cavalier King Charles, Setter Irlandais, Samoyède, Epagneul Breton, Schnauzer Miniature, Pembroke Welsh Corgi, Groenendael et Rat Terrier.
Age d’apparition des symptômes :
Dès 6-8 semaines d’âge.
Sexe :
Comme c’est une maladie liée au chromosome X ce sont les mâles qui sont atteints. Les femelles sont porteuses du gène défectueux et donc le plus souvent asymptomatiques. Elles ne manifestent que dans de très rares cas des symptômes de faiblesse musculaire.
Déterminisme héréditaire
Mode de transmission :
Récessif, lié au chromosome X.
Locus atteint :
Gène codant pour la dystrophine, localisée sur le chromosome X.
Mutation :
* Golden Retriever : Mutation d’un acide aminé au niveau du site d’épissage de l’extrémité 3’ de l’intron 6 du gène résultant en l’élimination de l’exon et de l’apparition prématurée d’un codon stop au niveau de l’exon 8.
* Cavalier King Charles : Mutation non sens conduisant à l’apparition d’un condon stop au sein de l’exon 50.
* Labrador Retriever : Insertion de 187 nucléotides (responsable de la création d’un pseudo-exon) au sein de l’intron 19.
* Pembroke Welsh Corgi : Insertion d’une LINE-1 dans l’exon 13 conduisant à l’apparition prématurée d’un codon stop.
* Pointer Allemand à poils cours : Délétion de la totalité du gène de la dystrophine.
* Cocker : Délétion de 4 nucléotides au niveau de l’exon 65.
* Terrier Tibétain : Délétion de l’exon 8 à 9 du gène.
* Rottweiler : Mutation non sens entrainant l’apparition d’un codon stop au sein de l’exon 58.
* Pour les autres races citées : Non trouvée.
Expression clinique
Symptômes
Les cas de mortalités néonatales sont très fréquents et sont dus en particulier à des formes fulminantes touchant les muscles respiratoires (nécrose du diaphragme) ou bien à des fausses déglutitions.
Si l’animal survit on met en évidence des retards de croissance puis des symptômes locomoteurs qui sont les symptômes prédominant chez le chien. La clinique se traduit par une faiblesse musculaire généralisée avec une démarche raide et une mobilisation simultanée des deux postérieurs (bunny-hopping) et une ouverture buccale réduite.
Avec le temps les troubles locomoteurs deviennent plus marqués et on observe une intolérance à l’effort, une amyotrophie, une ouverture buccale de plus en plus réduite, une abduction des coudes et des genoux, une adduction des jarrets, une hyperextension des carpes et une hyperflexion des tarses. Une
dysphagie orale ou œsophagienne, liée à l’hypertrophie des muscles linguaux (macroglossie) pharyngiens et œsophagiens peut survenir, ainsi que des difficultés à la préhension et à la mastication des aliments. Tous ces troubles peuvent s’accompagner de
régurgitations et de
dyspnée suite à une fausse déglutition.
Avec le temps, on peut mettre en évidence une
cyphose ou une lordose, un degré d’amplitude des articulations qui diminue à mesure que la
fibrose musculaire s’installe et des difficultés locomotrices encore plus important. Plus l’animal vieillit et plus il est possible d’observer des signes d’insuffisance cardiaque qui peuvent entraîner la mort de l’animal. Il n’y a aucun déficit neurologique mis en évidence au cours de la vie de l’animal.
Evolution :
Les symptômes semblent se stabiliser vers l’âge de 6 mois puis il y a de nouveau aggravation progressive.
Pronostic :
Réservé à sombre. L’espérance de vie dépend de la gravité de l’atteinte musculaire et des conséquences digestives, respiratoires et/ou cardiaques. Il y a mort des animaux atteints en général vers l’âge de 2-3 ans du fait des complications digestives, respiratoires et cardiaques.
Traitement :
Il n’existe pas de traitement spécifique connu ce jour. Certains animaux peuvent présenter une amélioration clinique suite à une corticothérapie. La thérapie génique est depuis plusieurs années à l’étude pour cette pathologie et son homologue humain.
Diagnostic
Ante-mortem
Imagerie :
Pas d'anomalie.
Analyse du LCS :
Pas d'anomalie.
Histologie :
o L’examen histologique standard de biopsie musculaire est assez évocateur (sartorius, extenseur radial du carpe et tibial crânial atteints plus précocement). Mise en évidence de nécroses des fibres musculaires avec afflux de macrophages et phagocytose, de figures de régénérescence musculaire, un développement du tissu fibreux dans l’endomysium et des foyers de calcification intracellulaire.
o Immuno-histochimie montrant l’absence de dystrophine au niveau de biopsie musculaire : diagnostique de certitude.
Test génétique :
OUI
Races concernées | Laboratoires* | Golden Retriever /
Cavalier King Charles
| Genindexe
http://www.genindexe.com/html/canins.php
|
Healthgene
http://www.healthgene.com/canine-dna-testing/test/
|
Laboklin
http://www.laboklin.de/pages/html/fr/genetique_animale/maladie_hereditaire_chien/chien_grmd_golden_retriever.htm
|
Van Haeringen
http://www.vhlgenetics.com/en-us/home.aspx
|
Vetnostic Laboratories
http://www.vetnostic.com/index.php?route=common/home
|
* Certains des laboratoires mentionnés ci dessus n’ont validés leur test que pour certaines des races concernées. Il convient de bien vérifier sur le site internet de chaque laboratoire si le test est validé pour la race que vous souhaitez tester.
Autre :
Post-mortem
(Absent)
Pour en savoir plus
Brinkmeyer-Langford C and Kornegay JN, (2013). Comparative Genomics of X-linked Muscular Dystrophies: The Golden Retriever Model. Current Genomics, Volume 14, Pages 330-342
Lavely JA, (2006). Pediatric Neurology of the Dog and Cat. Vet Clin Small Anim, Volume 36, pages 475–501
Blot S, (2005). Myopathies des carnivores domestiques. EMC-Vétérinaire, Volume 2, pages 96 -117
Shelton GD and Engvall E, (2002). Muscular dystrophies and other inherited myopathies. Veterinary Clinics of North America : Small animal practice, Volume 32, Numéro 1, Pages 103-124