Les méninges sont les membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière.
Le syndrome méningite-artérite répondant à l'administration de corticoïde est une maladie correspondant à une inflammation de ces méninges qui guérit par administration de corticoïde sur une longue période.
On peut retrouver cette maladie chez toutes les races de chiens mais le Beagle, le Boxer, le Bouvier Bernois, le Braque de Weimar et le Nova Scotia Duck Tolling Retriever (retriever de la Nouvelle Ecosse) semblent prédisposés.
Les symptômes peuvent apparaître aussi bien chez le jeune que chez l'adulte. Ils se manifestent par une démarche raide, une réticence à se déplacer et de la fièvre.
Le pronostic est en général bon si les animaux sont traités précocement.
Synonymes :
SRMA
Méningite suppurative aseptique
Méningite neutrophilique
Dénomination Anglo-Saxonne:
SRMA (steroid responsive meningitis-arteritis)
La méningite répondant à l’administration de corticoïde est un désordre immunitaire systémique caractérisé par des lésions inflammatoires des leptoméninges et de l’ensemble des petites et moyennes artères de l’organisme qui répond à l’administration de corticoïdes. L’artérite est principalement retrouvée au niveau des leptoméninges (d’où l’expression clinique) mais peut aussi impliquer les petites et moyennes artères du cœur, de la thyroïde et du médiastin. Dans de plus rares cas, une encéphalite peut également être observée.
La pathogénie de cette maladie n’est pas connue. La présence de lymphocytes T activés chez les individus malades laisse penser à une à réponse suite à un contact avec un stimulus antigénique bien qu’aucun élément infectieux, aussi bactérien que viral, n’est jamais été mis en évidence.
Il existe deux formes à cette maladie :
- Une forme aigue, qui est la plus fréquemment rencontrée et dans laquelle l’inflammation méningée sera à l’origine des symptômes cliniques ;
- Une forme chronique le plus souvent due fait de la mise en place d’un traitement inadapté ou bien faisant suite à une rechute de la forme aigue. L’inflammation chronique méningée va entraîner une fibrose des méninges à l’origine
o D’un mauvais écoulement du LCS et donc une hydrocéphalie (rare)
o D’une ischémie cérébrale.
Epidémiologie
Race(s) concernée(s) :
Cette maladie peut être retrouvée chez toutes les races de chiens mais on note une prédisposition chez le Beagle, le Boxer, le Bouvier Bernois, le Braque de Weimar et le Nova Scotia Duck Tolling Retriever. Des formes familiales ont été décrites chez le Bouvier Bernois, le Boxer et le Braque de Weimar.
Age d’apparition des symptômes :
En général entre 4 et 18 mois mais on a décrit des cas pour lesquels l’âge d’apparition pouvait aller jusqu’à 7 ans.
Sexe :
/
Déterminisme héréditaire
Mode de transmission :
Non connu ce jour.
Locus atteint :
Mutation :
Expression clinique
Symptômes
Dans la forme aigue de la maladie c’est la douleur qui est le symptôme prédominant : les animaux atteints présentent une
hyperesthésie le long de la colonne vertébrale, une rigidité cervicale avec une forte résistance et douleur à la manipulation à la manipulation du cou, une démarche raide et une réticence à se déplacer. Les chiens peuvent être si douloureux que toute manipulation entraîne des manifestations douloureuses. Une hyperthermie importante est aussi mise en évidence. Des polyarthrites se rajoutent parfois au tableau clinique de méningite.
Dans la forme chronique de la maladie on peut observer une ataxie, une
parésie et d’autres symptômes neurologiques comme une absence de clignement à la menace,
anisocorie et strabisme.
Evolution :
En début d’évolution de la maladie les symptômes peuvent évoluer par crise (apparaître et disparaître) ou s’installer de manière aigue sans amélioration spontanée. On observe un passage à la forme chronique en cas de rechute d’une forme aigue et/ou s’il y a eu mise en place d’un traitement inadéquat. Sans traitement les symptômes vont s’aggraver.
Pronostic :
Bon chez les animaux en phase aigue qui sont traités de manière adéquate, précocement et pendant une période suffisante. Sans ou avec un traitement inadapté on observe des rechutes.
Traitement :
Le traitement est médical est fait appel à des molécules immunosuppressives.
Diagnostic
Ante-mortem
Imagerie :
IRM de l’encéphale et de la moelle épinière cervicale qui peut mettre en évidence des signes de méningites (prise de contraste marqué et épaississement des méninges).
Analyse du LCS :
Que se soit dans le cas de la forme aigue ou chronique, l’analyse du LCS va mettre en évidence une inflammation méningée avec une augmentation du taux de protéine et des IgA
o Forme aigue : C’est l’examen complémentaire de choix, il est diagnostic s’il est réalisé avant la mise en place d’un traitement. Mise en évidence d’une pléiocytose neutrophilique très marquée.
o Forme chronique : Le LCS est moins modifié et les anomalies sont moins spécifiques avec une population cellulaire plus hétérogène.
Histologie :
Test génétique :
NON
Autre :
Post-mortem
Histologie :
Lésions retrouvées principalement au niveau des leptoméninges de la moelle épinière cervicale et dans une moindre mesure au niveau de l’encéphale. Assez évocateur.
o Forme aigue : Mise en évidence d’une artérite nécrosante au niveau des artérioles, infiltration par les cellules de l’inflammation avec prédominance des neutrophiles (inflammation dite suppurée). Possible thrombose des artérioles et signes d’hémorragie.
o Forme chronique : Mise en évidence d’un épaississement au niveau de l’intima des vaisseaux entrainant une sténose, une fibrose de l’adventice des vaisseaux, signe d’inflammation suppurée moins prononcés et toujours possibilités de thrombose.
Pour en savoir plus
Tipold A and Schatzberg SJ, (2010). An update on steroid responsive meningitis-arteritis. Journal of Small Animal Practice, Volume 51, Pages 150-154
Tipold A and Stein VM, (2010). Inflammatory Diseases of the Spine in Small Animals. Veterinary Clinics of North America : Small Animal Practice, Volume 40, Pages 871-879