La gangliosidose à GM2 est une maladie lysosomale. Elle est due au dysfonctionnement d'une enzyme de l'organisme (β-hexosaminidase) qui conduit à l'accumulation d'une substance appelée gangliosides de type GM2 principalement dans les cellules nerveuses.
Cette maladie est retrouvée chez l'Epagneul Japonais, le Braque Allemand à poils courts, le Golden Retriever et le Caniche toy.
Les symptômes apparaissent chez les animaux âgés de 10 à 15 mois et se manifestent par des troubles de l'équilibre, des déficits visuels et des tremblements de la tête lorsque l'animal fixera son attention sur quelque chose (manger ou boire, par exemple).
Le pronostic est sombre et il n'existe pas de traitement. Il existe cependant un test génétique pour cette maladie.
Synonymes :
Maladie de Tay-Sachs
Maladie de Sandhoff
Dénomination Anglo-Saxonne:
Gangliosidosis GM2
La gangliosidose à GM2 est une maladie lysosomale due à un défaut d’activité de la β-hexosaminidase, une enzyme lysosomale, ou de la protéine activatrice GM2A nécessaire à son bon fonctionnement, ce qui conduit à une accumulation de gangliosides de type GM2 principalement dans les neurones.
Il existe deux isoenzymes de la β-hexosaminidase : l’hexosaminidase A (dite HexA) et l’hexosaminidase B (dite HexB). L’HexA est un hétérodimère composé d’une sous unité α, codée par le gène HEXA, et d’une sous unité β, codée par le gène HEXB. L’HexB est un homodimère composé de deux sous unités β. La protéine activatrice GM2A est codée par le gène GM2A.
Il existe quatre variants de cette maladie chez l’homme en fonction du gène atteint par une mutation mais seulement deux sont retrouvés chez le chien (les variants que l’on rencontre chez le chien sont ceux qui ne sont pas en italique):
* Une mutation au niveau du gène HEXA codant pour la sous unité α donne le variant B de la maladie aussi appelé maladie de Tay-Sachs.
* Une mutation du gène HEXA qui préserve la morphologie de l’isoenzyme HexA mais qui perturbe le site d’action de la sous unité α donne le variant B1 de la maladie de Tay-Sachs.
* Une mutation au niveau du gène HEXB peut annuler l’activité des deux isoenzymes de la β-hexosaminidase ce qui donne le variant 0 de la maladie aussi appelée maladie de Sandhoff.
* Enfin, une mutation du gène GM2A donne le variant AB de la maladie dans laquelle l’activité de l’HexA et de l’HexB est préservée.
Epidémiologie
Race(s) concernée(s) :
Epagneul Japonais et Braque Allemand à poils court pour la maladie de Tay-Sachs. Caniche Toy et Golden Retriever pour la maladie de Sandhoff.
Age d’apparition des symptômes :
Forme juvénile avec apparition des symptômes vers l’âge de 10-15 mois.
Sexe :
/
Déterminisme héréditaire
Mode de transmission :
Autosomique récessif pour toutes les races citées.
Locus atteint :
Gène HEXA porté par le Chromosome 2 pour l’Epagneul Japonais et gène HEXB porté par le Chromosome 2 pour le Caniche toy.
Mutation :
* Epagneul Japonais : Transition d’un G à un A en position 967 au niveau de l’exon 8.
* Caniche Toy : Délétion d’un nucléotide de type dans l’exon 3 en position 283.
Expression clinique
Symptômes
Les symptômes d’appels de la maladie sont ceux d’une atteinte cérébelleuse avec apparition progressive d’une
ataxie avec une hypermétrie, et des
tremblements intentionnels de la tête. On peut également observer des signes d’atteinte corticale avec altération du statut mental et des déficits visuels.
Evolution :
Aggravation rapide sur plusieurs mois.
Pronostic :
Sombre.
Traitement :
Pas de traitement spécifique connu ce jour.
Diagnostic
Ante-mortem
Imagerie :
IRM de l’encéphale. Lésions décrites chez un très petit nombre de cas.
o Dans le cas de la maladie de Sandhoff : lésions symétriques bilatérales hyper-intense en coupe T2 et hypo-intense en coupe T1 au niveau du noyau caudé. Légère atrophie du cortex cérébral, en particulier au niveau des lobes temporaux.
o Dans le cas de la maladie de Tay-Sachs : Hyper-intensité de la substance blanche en coupe T2 correspondant à une hypomyélinisation.
Analyse du LCS :
La mesure des gangliosides de type GM2 dans le LCS n’est pas décrite. Cependant, lors de gangliosidose à GM2, on peut aussi avoir une augmentation de la concentration en gangliosides de type GM1 dans le LCS. La mesure de la concentration en gangliosides de type GM1 (augmenté) est assez spécifique d’une gangliosidose mais n’est pas pathognomonique d’une gangliosidose à GM1. Cette analyse doit donc être couplée à une mesure de l’activité enzymatique de la β-galactosidase ou bien à un test génétique.
Histologie :
Test génétique :
OUI
Races concernées | Laboratoires* | Epagneul Japonais / Caniche Toy | Orthopedic foundation for Animals/University of Missouri
http://www.offa.org/dnatesting/gm2.html
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Paw Print Genetics
https://www.pawprintgenetics.com/
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Animal Molecular Genetics Lab – University of Missouri
http://www.caninegeneticdiseases.net/
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* Certains des laboratoires mentionnés ci dessus n’ont validés leur test que pour certaines des races concernées. Il convient de bien vérifier sur le site internet de chaque laboratoire si le test est validé pour la race que vous souhaitez tester.
Autre :
Post-mortem
Histologie :
Au niveau du système nerveux central on met en évidence des neurones de tailles augmentés avec des inclusions cytoplasmiques qui donnent une apparence granulaire au cytoplasme des cellules neuronales. On met aussi en évidence des signes de dégénérescence axonale.
Autre :
* Mesure de l’activité enzymatique de la β-hexosaminidase (réduite) dans des broyats d’encéphale.
* Mesure de la concentration en GM2 (élevée) dans les tissus nerveux.
Pour en savoir plus
Matsuki N, Yamato O, Kusuda M, Maede Y, Tsujimoto H and Ono K, (2005). Magnetic resonance imaging of GM2-gangliosidosis in a golden retriever. The Canadian Veterinary Journal, Volume 46, Pages 275-278
Rahman MM, Chang HS, Mizukami K, Hossain MA, Yabuki A, Tamura S, Kitagawa M, Mitani S, Higo T, Uddin MM, Uchida K and Yamato O, (2012). A frameshift mutation in the canine HEXB gene in toy poodles with GM2 gangliosidosis variant 0 (Sandhoff disease). The Veterinary Journal, Volume 194, Numéro 3, Pages 412-416
Sanders DN, Zeng R, Wenger DA, Johnson GS, Johnson GC, Decker JE, Katz ML, Platt SR and O’Brien DP, (2013). GM2 gangliosidosis associated with a HEXA missense mutation in Japanese Chin dogs: A potential model for Tay Sachs disease. Molecular Genetics and Metabolism, Volume 108, Pages 70-75