La glycogénose de type VII est une maladie lysosomale juvénile. Elle est due au dysfonctionnement d'une enzyme de l'organisme (la phosphofructokinase) conduisant à la diminution de la production d'énergie dans les globules rouges et les cellules musculaires.
Cette maladie est retrouvée chez l'English Springer Spaniel, le Cocker Américain, le Whippet et le Chien d'Oysel.
Les symptômes apparaissent durant la première année de vie et se manifestent par crises. Entre les crises, les animaux atteints sont tout à fait normaux.
Les animaux présentent des crises d'anémie pendant lesquels ils sont faibles, leurs muqueuses sont de couleur rose pâle et ils peuvent avoir de la fièvre.
Ces crises sont déclenchées par des phases d'excitation, d'exercice important, des aboiements excessifs ou une chaleur trop importante.
C'est une maladie pour laquelle le pronostic peut être favorable si l'animal atteint n'est pas mis dans une situation pouvant déclencher une crise.
Il convient de faire extrêmement attention, car les animaux atteints peuvent mourir lors d'une crise si celle-ci est sévère.
Il n'existe pas de traitement spécifique pour cette maladie, mais il existe un test génétique.
Synonymes :
Déficience en phosphofructokinase
Syndrome de Tarui-Layzer
Dénomination Anglo-Saxonne:
Glycogenosis type VII
La glycogénose de type VII est une maladie lysosomale due à un déficit en phosphofructokinase. La phosphofructokinase (PFK) est une des enzymes clés dans la régulation de la glycolyse anaérobie et donc de la formation d’ATP. Cette enzyme est un homo- ou un hétérotétramère, composé de 3 sous unités qui sont fonction du type cellulaire où se trouve l’enzyme :
- La sous unité musculaire (M-PFK),
- La sous unité hépatique (L-PFK),
- La sous unité plaquettaire (P-PFK).
La M-PFK représente 80% des sous unités composant la PFK dans les érythrocytes des chiens adultes et 100% de celle qui se trouve dans les muscles squelettiques.
Dans cette maladie, la déficience en M-PFK conduit à une forte diminution de la production d’ATP dans les érythrocytes ce qui induit une diminution de leur durée de vie et l’apparition d’une anémie. Cette déficience en ATP se retrouve également dans les muscles striées squelettiques mais les chiens atteints présentent en général peu de symptômes musculaires, contrairement à l’homme atteint par la même maladie, car leurs muscles sont moins dépendants de la glycogénèse anaérobie pour fonctionner.
Epidémiologie
Race(s) concernée(s) :
English Springer Spaniel, Cocker Américain, Whippet, Watchelhund (chien d’Oysel).
Age d’apparition des symptômes :
Forme juvénile avec apparition des symptômes pendant la première année de vie.
Sexe :
/
Déterminisme héréditaire
Mode de transmission :
Autosomique récessif pour toutes les races citées précédemment.
Locus atteint :
Gène M-PFK, porté par le chromosome 27.
Mutation :
* English springer spaniel, Cocker Américain et Whippet : Mutation par substitution d’un A par un G en position 2228. D’où apparition prématurée d’un codon stop.
* Wachtelhund : Mutation non sens par remplacement d’un C en T en position 550, au niveau de l’exon 8.
Expression clinique
Symptômes
Les chiens atteints présentent une anémie hémolytique persistante mais compensée (hyperbilirubinémie, réticulocytose) associée à des épisodes d’hémolyses intra-vasculaires plus marqué avec hémoglobinurie (bien que lors des crises, l’hémoglobinurie ne soit pas observée chez tous les malades). Les chiens apparaissent généralement normaux entre les crises.
Lors des crises d’hémolyse intra-vasculaire on peut observer de la léthargie, de la faiblesse, des muqueuses pâles et plus ou moins ictériques, une légère hépato- et splénomégalie ainsi qu’une hyperthermie importante (41°C). Les épisodes de crises d’hémolyse intra-vasculaire font suite à une hyperventilation, qui peut être causée par l’excitation ou l’exercice, des aboiements excessifs ou une chaleur trop importante.
Les chiens atteints présentent rarement des signes d’atteintes musculaires. On observe le plus souvent une amyotrophie. Beaucoup plus rarement, les animaux peuvent présenter des
contractures musculaires.
Enfin, chez le Whippet on a rapporté des signes d’atteintes cardiaques (souffles audibles à l’auscultation, tachycardie persistante).
Evolution :
Il n’y a ni aggravation ni amélioration au cours de la vie de l’animal.
Pronostic :
Favorable à réservé. Un chien peut mourir lors d’une crise hémolytique mais si les propriétaires évitent de mettre leurs animaux dans une situation qui aboutira à de l’hyperventilation, alors ils peuvent espérer avoir un chien vivant une vie normale.
Traitement :
Il n’existe pas de traitement spécifique connu ce jour.
Diagnostic
Ante-mortem
Imagerie :
Pas d'anomalie.
Analyse du LCS :
Pas d'anomalie.
Histologie :
Test génétique :
OUI
Races concernées | Laboratoires* | English Springer Spaniel / Watchelhund / Cocker Américain / Whippet
| Animal Health Trust
http://www.aht.org.uk/
|
Animal genetics
http://www.animalgenetics.us/
|
DDC Veterinary
http://www.vetdnacenter.com/
|
Genindexe
http://genindexe.com/uk/
|
HealthGene
http://www.healthgene.com/
|
Laboklin
http://www.laboklin.de/pages/php/news.php?lang=fr
|
Optigen
http://www.optigen.com/
|
PennGen
http://research.vet.upenn.edu/penngen/PennGenHome/tabid/91/Default.aspx
|
Vetgen
http://vetgen.com/index.html
|
Vetnostic
http://www.vetnostic.com/
|
Paw Print Genetic
https://www.pawprintgenetics.com/
|
* Certains des laboratoires mentionnés ci dessus n’ont validés leur test que pour certaines des races concernées. Il convient de bien vérifier sur le site internet de chaque laboratoire si le test est validé pour la race que vous souhaitez tester.
Autre :
Post-mortem
(Absent)
Pour en savoir plus
Gultekin GI, Raj K, Lehman S, Hillström A and Giger U, (2012). Missense mutation in PFKM associated with muscle-type phosphofructokinase deficiency in the Wachtelhund dog. Molecular and Cellular Probes, Volume 26, Pages 243-247
Gerber K, Harvey JW, D’Agome S, Wood J and Giger U, (2009). Hemolysis, myopathy, and cardiac disease associated with hereditary phosphofructokinase deficiency in two Whippets. Veterinary Clinical Pathology, Volume 38, Numéro 1, Pages 46-51
Harvey JW, (2006). Pathogenesis, laboratory diagnosis, and clinical implications of erythrocyte enzyme deficiencies in dogs, cats, and horses. Veterinary Clinical Pathology, Volume 35, Numéro 2, Pages 144-156
Smith BF, Stedman H, Rajpurohit Y, Henthorn PS, Wolfe JH, Patterson DF and Giger U, (1996). Molecular Basis of Canine Muscle Type Phosphofructokinase Deficiency. The Journal of Biological Chemistry, Volume 271, Numéro 33, Pages 20070-20074