La maladie de Lafora est une maladie lysosomale de forme tardive. Elle est due au dysfonctionnement d'une enzyme de l'organisme conduisant à l'accumulation d'une substance, appelée polyglucosan, dans les cellules nerveuses.
Cette maladie est retrouvée chez le Basset Hound, le Caniche, le Beagle, le Teckel à poils durs, l'English Pointer et le Welsh Corgi Pembroke.
Les symptômes apparaissent à l'âge adulte et se manifestent par de l'abattement, des crises d'épilepsie, des difficultés locomotrices comme de l'ataxie.
Les symptômes d'appels de cette maladie sont des myoclonies (contractions musculaires rapides et involontaires) généralisées ou localisées à certains muscles.
Le pronostic est mauvais du fait de l'aggravation des symptômes avec le temps et puisqu'il n'existe pas de traitement spécifique. Il faut cependant traiter les crises d'épilepsie pour améliorer le confort de vie de l'animal atteint.
Il existe un test génétique pour cette maladie.
Synonymes :
Glycoprotéinose neuronale
Dénomination Anglo-Saxonne:
Neuronal glycoproteinosis
La maladie de Lafora est une maladie lysosomale d’apparition tardive chez le chien qui fait partie d’un groupe de maladie appelé épilepsie myoclonique progressive chez l’homme. On observera donc chez le chien une association entre myoclonies et épilepsie.
Une mutation au sein du gène EPM2B (aussi appelé NHLRC1) conduit à l’absence d’une protéine appelée protéine maline. Le rôle de cette protéine est encore mal connu mais on suppose qu’elle a un rôle dans le métabolisme des glucides puisque son absence conduit à l’accumulation de « polyglucosan » (complexe insoluble de polymères de glycoprotéines appelés « corpuscules de Lafora ») en particulier dans les cellules du système nerveux.
Epidémiologie
Race(s) concernée(s) :
Peu fréquemment décrits mais se retrouve notamment chez le Basset Hound, le Caniche nain, le Caniche, l’English Pointer, le Pembroke Welsh Corgi, le Beagle et le Teckel a poils durs.
Age d’apparition des symptômes :
Forme tardive avec apparition des symptômes à l’âge adulte, à partir de 6-9 ans.
Sexe :
/
Déterminisme héréditaire
Mode de transmission :
Autosomique récessif pour le Basset Hound, le Beagle et le Teckel à poil dur. Pour les autres races le mode de transmission, le locus atteint et la mutation n’ont pas été identifiés.
Locus atteint :
Gène EPM2B (aussi appelé NHLRC1), porté par le chromosome 35, qui code pour la protéine maline qui est une ubiquitine ligase E3 (c’est une protéine impliquée dans le métabolisme des glucides).
Mutation :
Répétition au niveau de deux allèles du gène d’un bloc de 12 paires de bases à l’extrémité 5’ de l’unique et grand exon de ce même gène. Les individus atteints peuvent présenter de 19 à 26 copies de cette séquence au lieu des deux normalement attendue.
Expression clinique
Symptômes
Premier stade de la maladie, symptômes nerveux non spécifiques : dépression, léthargie, réticence à se déplacer, hypo-réflexivité et somnolence. Puis apparition de crises d’épilepsie myocloniques progressives pouvant être partielles ou généralisées : tremblements intermittents de tout le corps, mouvements saccadés de la tête, contractions myoclonique intermittentes des muscles de la tête et du cou qui apparaissent spontanément ou en réponse à un stimulus visuel ou auditif. Des crises d’épilepsie, le plus souvent généralisées et tonico-cloniques, peuvent aussi être observées. Enfin, une
ataxie touchant plus sévèrement les membres postérieurs peut être observée éventuellement associée avec une
paraplégie évolutive.
Ces manifestations cliniques sont variables d’un animal à l’autre et les
myoclonies peuvent-être seulement observées dans les stades avancés de la maladie.
Evolution :
Apparition progressive des symptômes et aggravation avec le temps.
Pronostic :
Mauvais.
Traitement :
Il n’existe pas de traitement spécifique de cette maladie à ce jour. Il faut cependant traiter les crises d’épilepsies si elles sont présentes.
Diagnostic
Ante-mortem
Imagerie :
Non décrit.
Analyse du LCS :
Pas d'anomalie.
Histologie :
Biopsies musculaires : Mise en évidence de corpuscules de Lafora (corps ronds à ovales) qui se colorent sous l’action du PAS au sein des fibres musculaires, ainsi qu’une hétérogénéité de calibre des fibres musculaires. Les corpuscules de Lafora peuvent également être mis en évidence avec le colorant de Bielschowsky. Dans plusieurs cas, ces corpuscules de Lafora n’ont pas été retrouvés au niveau des biopsies musculaires alors qu’ils étaient présents au sein des biopsies de l’encéphale. Une biopsie musculaire normale n’exclue donc pas l’existence d’une maladie de Lafora.
Test génétique :
OUI
Races concernées | Laboratoires* | Teckel à poil dur / Basset Hound / Caniche nain / Caniche / English Pointer / Pembroke Welsh Corgi / Beagle | Lafora Dogs
http://laforadogs.org/about-lafora/how-to-get-your-dog-tested
|
Toronto Hospital for Sick Children (recherche)
berge.minassian@sickkids.ca
|
* Certains des laboratoires mentionnés ci dessus n’ont validés leur test que pour certaines des races concernées. Il convient de bien vérifier sur le site internet de chaque laboratoire si le test est validé pour la race que vous souhaitez tester.
Autre :
Post-mortem
Histologie :
De l’encéphale : mise en évidence de corpuscules de Lafora (coloration avec le PAS et le colorant de Bielschowsky) dans le péricaryon et les dentrites des neurones. A ne pas confondre avec des inclusions de polyglucosans physiologiques chez les animaux âgés dans les axones et les cellules gliales.
Pour en savoir plus
http://laforadogs.org/
Márquez M, Pérez L, Serafín A, Teijeira S, Navarro C and Pumarola M, (2010). Characterisation of Lafora-like bodies and other polyglucosan bodiesin two aged dogs with neurological disease. The Veterinary Journal, Volume 183, pages 222–225
Webb AA, McMillan C, Cullen CL, Boston SE, Turnbull J and Minassian BA, (2009). Lafora disease as a cause of visually exacerbated myoclonic attacks in a dog. Canadian Veterinary Journal, Volume 50, pages 963-967
Schoeman A, Williams J and Wilpe AV, (2002). Polyglucosan Storage Disease in a Dog Resembling Lafora’s Disease. Journal of Veterinary Internal Medecine, Volume 16, pages 201–207
Skelly BJ and Franklin RJM, (2002). Recognition and Diagnosis of Lysosomal Storage Diseases in the Cat and Dog. Journal of Veterinary Internal Medicine, Volume 16, Pages 133-141