L'ensemble des vertèbres mise bout à bout constitue la colonne vertébrale. La partie dorsale de la colonne vertébrale est creusée par une sorte de tunnel dans lequel on trouve la moelle épinière. La partie ventrale de la colonne vertébrale est constituée de l'ensemble des vertèbres collées les unes aux autres et séparées parce que l'on appelle les disques intervertébraux.
On parle de hernie discale lorsque le matériel constituant le disque intervertébral, compris entre deux vertèbres, rentre dans la partie de la colonne vertébrale qui contient la moelle épinière et la comprime.
Cette maladie est retrouvée chez des chiens de petites races comme le Teckel, le Bouledogue Français, le Beagle, le Basset Hound, le Bichon Malais … mais aussi des chiens de grandes races comme le Doberman, le Labrador, le Rottweiler et le Berger Allemand.
Il existe deux types de hernie discale : un qui apparait plus vers l'âge de 3-4 ans et l'autre plus vers l'âge de 6-7 ans.
Les symptômes des deux types de hernie discale sont les mêmes et dépendent de la localisation de la hernie discale : on observe une paralysie, plus ou moins importante, soit des quatre membres soit uniquement des membres postérieurs.
Le pronostic de cette affection est variable : il dépend de la gravité des symptômes et de la rapidité de prise en charge. Le traitement des hernies discales est essentiellement chirurgical.
Synonymes :
Dénomination Anglo-Saxonne:
Degenerative disc disease
Intervertebral disc disease
La hernie discale est une pathologie fréquente du système nerveux chez le chien. Elle est due à la dégénérescence des disques intervertébraux, qui est un phénomène normal qui apparaît avec l’âge.
Pendant longtemps, les hernies discales étaient classées en deux types. Maintenant on décrit trois types de hernies discales :
- La hernie discale type Hansen I aussi appelée dégénérescence chondroïde discale : Dans ce cas, le noyau pulpeux du disque intervertébral perd sa capacité à retenir l’eau ce qui conduit à la dégradation des glycoaminoglycanes le composant. Le contenu du noyau pulpeux se charge de plus en plus en collagène et à la possibilité de se calcifier. Pendant ce temps, la partie dorsale de l’anneau fibreux du disque intervertébral s’affaiblit ce qui permet au noyau pulpeux dégradé d’être expulsé à travers la partie dorsale de l’anneau fibreux, au sein du canal vertébral.
- La hernie discale type Hansen II aussi appelée dégénérescence fibroïde discale : Dans ce cas, il y a un épaississement progressif de la partie dorsale de l’anneau fibreux qui va faire protrusion au sein du canal vertébral.
- On décrit maintenant des hernies discales de type III dites explosives à la suite d’un traumatisme. Elles sont dues à l’extrusion à haute vélocité d’une petite quantité de matériel discal au sein de la moelle épinière et c’est surtout le traumatisme engendré qui va être responsable des lésions mises en évidence.
Les hernies discales peuvent survenir au niveau cervical, thoracique et lombaire. Cependant elles sont plus fréquentes en région thoracique, entre T12 et L3.
Epidémiologie
Race(s) concernée(s) :
* Hernie discale type Hansen I : Ce sont les races dites chondrodystrophiques qui sont prédisposées. Parmi ces races on retrouve le Teckel, le Beagle, le Pékinois, Bouledogue Français, le Lhasa Apso, le Shih-Tzu, le Basset Hound, le Jack Russell, le Bichon frisé et maltais …. Le Teckel semble avoir 13 fois plus de chance de développer une hernie discale que les autres races. Cependant ce type de Hernie discale a aussi été retrouvé chez des chiens de grandes tailles, en particulier des Bergers Allemands, des Labradors, des Rottweilers et des Dobermans.
* Hernie discale type Hansen II : Ce sont les grandes races de chiens dites non chondrodystrophiques qui sont prédisposées, en particulier le Berger Allemand.
* Hernie discale de type III : Toutes races.
Age d’apparition des symptômes :
* Hernie discale type Hansen I : La moyenne d’âge est de 3-4 ans mais cela peut arriver chez un animal plus jeune ou plus vieux.
* Hernie discale type Hansen II : La moyenne d’âge est de 6-7 ans.
* Hernie discale de type III : Tout âge.
Sexe :
/
Déterminisme héréditaire
Mode de transmission :
Non connu ce jour.
Locus atteint :
Mutation :
Expression clinique
Symptômes
Les symptômes sont ceux d’une
myélopathie par compression et sont fonction de la localisation et de la sévérité de la hernie discale.
Si la hernie est cervicale, les signes cliniques les plus souvent mis en évidence sont une douleur cervicale sévère avec peu ou pas de déficits neurologiques. Cela est du au fait que le canal médullaire est plus large en région cervicale. Plus rarement on peut observer de l’ataxie, de la paraparésie, de la
tétraplégie voir une perte de la
proprioception consciente sur les quatre membres et une détresse respiratoire.
Lorsque la hernie discale est localisée en région thoraco-lombaire on met en évidence une douleur au niveau du dos et une
paraparésie voir une
paraplégie du train postérieur.
Evolution :
Vers l’aggravation et la formation de lésions de la moelle irréversible si aucun traitement n’est mis en place.
Pronostic :
Fonction du grade de la hernie discale et de la rapidité de prise en charge.
Stade | Signification | 0 | Pas d'anomalie |
I | Douleur |
II | Douleur + Parésie ambulatoire |
III | Douleur + Parésie non ambulatoire (mais mouvements volontaires) |
IV | Douleur + Paralysie |
V | Douleur + Paralysie + Incontinence urinaire |
VI | Perte de la sensitibilté douloureuse |
Traitement :
Il est essentiellement chirurgical (plusieurs techniques existent) et doit être rapidement entrepris. Dans certain cas on peut envisager une prise en charge médicale.
Diagnostic
Ante-mortem
Imagerie :
o Radiographie : Permet la mise en évidence d’éléments en faveur d’une hernie discale comme des images de minéralisations d’espaces intervertébraux, un pincement d’un espace intervertébral, présence de matériels minéralisés dans le canal rachidien … Cette méthode ne peut pas être utilisée seule pour le diagnostic car il existe des faux négatifs, elle ne permet pas de savoir si la lésion est latéralisée, de connaître son étendue et si il y a d’autres lésions associées.
o Myélographie : C’était autrefois le gold standard mais il existe aujourd’hui de meilleures méthodes. De plus, il y a un risque avec la myélographie d’aggraver les déficits neurologiques déjà présents.
o Scanner : Méthode spécifique, rapide, sans effets secondaires permettant de caractériser la hernie et les lésions associées. Il peut suffire à la mise en évidence d’une hernie discale mais peut nécessiter la réalisation d’un myéloscanner.
o IRM : C’est aujourd’hui le Gold standard car en plus de la visualisation de la hernie discale on met en évidence les répercussions de celle-ci sur la moelle épinière. (Contrairement au scanner, cet examen n’est pas toujours aussi accessible et en fonction de la machine utilisée il peut prendre du temps).
Analyse du LCS :
Pas d’anomalie ou mise en évidence d’une pléiocytose, d’une augmentation de la concentration en protéine. Anomalies non spécifique.
Histologie :
Test génétique :
NON
Autre :
Post-mortem
(Absent)
Pour en savoir plus
Brisson BA, (2010). Intervertebral disc disease in dogs. Veterinary Clinics of North America: Small Animal Practice, Volume 40, Pages 829–858
Macias C, McKee WM, May C and Innes JF, (2002). Thoracolumbar disc disease in large dogs: a study of 99 cases. Journal of Small Animal Practice, Volume 43, Pages 439–446